« Toutes dépistées ? » titrait le magazine ROSE en 2017
Une question qui a le mérite de poser le débat avec clarté.
Le cancer du sein est le plus fréquent chez les femmes dans les pays occidentaux.
Le 14 mai 2013, dans une tribune du « New York Times » l'actrice Angelina Jolie a annoncé publiquement être porteuse de cette prédisposition et décidé de recourir à
une double mastectomie préventive. Elle est ainsi devenue l’icône d’un nouvel engagement dans la lutte contre le cancer du sein. Le retentissement médiatique de cette annonce a permis de faire connaître le syndrome de prédisposition génétique seins-ovaires et déclenché une prise de conscience chez un grand nombre de femmes.
On estime qu’un tiers environ des femmes atteintes d’un cancer du sein sont diagnostiquées, alors que la maladie est avancée et va développer ou a déjà développé des métastases.
Pour les femmes porteuses de prédispositions génétiques, l’accès aux consultations d’oncogénétiques est donc une priorité.
Actuellement en France, grâce au soutien de l’Institut National du Cancer (INCa), 148 sites de consultations d’oncogénétique accueillent les patients dans 104 villes de France métropolitaine et départements d’outre-mer.
En Haute-Savoie, sous l’égide du CHU Grenoble-Alpes, une telle consultation s’est mise en place au CH de Thonon et plus récemment au Centre Hospitalier Annecy Genevois avec le concours du Professeur Dominique LEROUX et du Docteur Oana POP.
Notre Association a décidé de soutenir cette importante initiative.
Toute personne inquiète d’une possible susceptibilité génétique au cancer peut avoir accès à ces consultations, mais dans la mesure du possible, la consultation d'oncogénétique s'adresse plus particulièrement aux personnes, atteintes de cancer ou non, présentant des critères, personnels ou familiaux, évocateurs d'une prédisposition génétique. Ainsi, sont reçues prioritairement, les femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire de haut grade, quel que soit leur âge, les femmes ayant eu un cancer du sein avant 36 ans, ou un cancer du sein non hormono-dépendant avant 50 ans, ou un cancer des deux seins à moins de 40 ans, les hommes souffrant d’un cancer du sein, ainsi que les personnes ayant plusieurs personnes atteintes de cancer du sein ou de l’ovaire, de la prostate ou du pancréas dans leurs familles.
Il convient toutefois de rappeler que ce choix est libre et appartient aux personnes.
Savoir ou ne pas savoir, partager ou ne pas partager cette information, est une question éthique éminemment délicate, mais le choix doit être ouvert grâce au développement de consultations oncogénétiques pour les patients concernés.
EVELYNE GARLASCHELLI
Présidente du Comité Féminin Haute-Savoie